Dominance : Mythe ou réalité ?

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Message par Enjolilou Mar 3 Mar - 16:27

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Message par Enjolilou Mar 3 Mar - 16:33

Préambule :

Alexandra HOROWITZ, Docteur en sciences cognitives, est enseignante et chercheuse au département de psychologie animale du Barnard College de New York.
Voici quelques extraits de son livre « Dans la peau d’un chien » :
« Principes de dressage et études scientifiques sont en désaccord. Les dresseurs sont nombreux à fonder leur rapport aux chiens sur une analogie avec le loup. Les scientifiques connaissent mal le comportement naturel du loup, et le peu qu’ils en savent contredit bien souvent les fondements de cette analogie. »
« Pour un animal qui doit vivre au contact des humains, l’attachement spécifique paraît logique ; pour un animal vivant en meute, ça l’est beaucoup moins. »
« Les loups sont des chasseurs mais nous n’autorisons pas les chiens à chasser. Leur technique de chasse a d’ailleurs été qualifiée de calamiteuse. »
« L’analogie avec l’organisation de la meute garde un grand attrait pour beaucoup, surtout si l’homme est placé dans le rôle du dominant. »

« La notion de meute nous offre un cadre confortable quand nous hésitons sur la façon de gérer une présence canine. »
« Dans la nature, les meutes ne regroupent pratiquement que des individus apparentés : ce sont des familles, pas des groupes de semblables rivalisant pour la place de dominant. »


Il est généralement admis, même si ce n’est pas scientifiquement totalement prouvé, que les chiens descendent des loups, ou bien que chiens et loups contemporains ont un ancêtre commun.

De ce fait, beaucoup continuent encore à comparer chiens et loups alors que depuis 100.000 ans leurs biotopes, naturel pour le loup et anthropogénique pour le chien, ont fait diverger leurs gènes, leurs organisations sociales, leurs mœurs, leurs buts, leurs besoins, leurs patrons-moteurs.

Pourquoi un chien domestique, vivant avec des humains, aurait-il une organisation sociale à base de meute alors que celle-ci est destinée à la prédation collective par la coordination des actions de chasse ? Pourquoi d’ailleurs chasserait-il alors qu'il est nourri ?
Des expériences sous contrôle scientifique ont été réalisées en ce sens : non seulement les chiens n’ont pas l’instinct de se rassembler en meute quand ils sont transposés dans un biotope naturel, mais encore leurs techniques de chasse ont été qualifiées de « calamiteuses » par les chercheurs.

Comparer un chien à un loup revient à comparer un humain à un singe.
Absurde.
Absurde et dangereux, car cette analogie incite à employer un langage et des méthodes totalement inadaptés pour communiquer avec nos chiens et les éduquer.

La dominance canine intraspécifique existe bel et bien, certes, mais on peut constater aisément qu’il s’agit d’une dominance fluctuante, mouvante, instable dans le temps, car elle dépend grandement des situations, de l'enjeu du moment, des individus en interaction et de l’environnement.

Aucun chien n’est dominant permanent.
Aucun chien n’est dominant dans l’absolu, sans avoir de congénères à dominer.
Aucun gène de la dominance n’existe.
Aucune race de chien n’est plus dominante qu’une autre.

Par ailleurs un chien dominant dans un groupe est respecté sans qu'il y ait agressivité.
Contrairement à la croyance populaire, un chien agressif n'est justement pas un chien dominant.

Le Dr Frank BEACH a passé 19 ans à étudier des meutes de chiens : il n’y a jamais de dominance physique ; tous les comportements sont ritualisés.
Le dominé adopte en général une attitude de soumission (par exemple présenter son museau pour que le dominant appose le sien par-dessus) de manière volontaire.
Il s'agit d'un rituel
Un rituel sans violence. Jamais.

Quant à la dominance interspécifique, aucune étude sérieuse, observation empirique statistiquement significative ni surtout expérience sous contrôle scientifique n’a prouvé la véracité de cette thèse.
Scientifiquement parlant, tant qu’une chose n’a pas été démontrée, elle n’existe pas.

Affirmer le contraire ne reviendrait plus à comparer le chien à un loup, mais cette fois-ci à un homme ... ou l’homme à un chien.
On en sait peu sur la cognition des chiens mais on sait tout de même qu’’ils ne se prennent pas pour des humains, pas plus qu’ils ne prennent les humains pour des congénères.

Sans organisation sociale, codes communicationnels ni surtout buts communs entre humains et canins, comment donc une « meute » interspécifique, à l’image de celle des loups sauvages, pourrait-elle exister ?

Dans la nature, de nombreuses espèces partagent la même niche écologique (le célèbre Kruger National Park d’Afrique du Sud, par exemple, permet de le constater aisément) et la simple observation permet de vérifier que l’éléphant ne « domine » pas le buffle qui ne « domine » pas le zèbre qui ne « domine » pas le springbok.
Autour d’un point d’eau, ils cohabitent simplement, le temps de s’abreuver et sans chercher autre chose.

Le but profond, pragmatique, de la hiérarchie est la survie du groupe intraspécifique : comment donc alors un individu d’une espèce pourrait-il être le dominant d’un groupe d’une autre espèce ?
Sans moyens de communication interspécifique, avec des organisations sociales, des besoins, des buts, des modes de vie, des perceptions de l’environnement et des cognitions différents ?
Impossible.

Concernant les relations homme/chien, appliquons la simple logique : s’il y avait meute mixte humains-canin (la fameuse « famille-meute » encore chère à beaucoup) sur le modèle de la meute de loups, alors tous les autres humains et canins seraient hors meute et devraient être évités ou chassés, voire agressés, ce qui ne se produit pas.

Avec eux, nous constituons un groupe, un foyer, un rapprochement mutuellement profitable entre êtres vivants.
En aucun cas une meute, ni de chiens ni a fortiori de loups.
Esprit de Chien nomme ce rassemblement « groupe socio-affectif ».

Il y a confusion entre dominance et autorité, obéissance et soumission, posture de soumission et posture d’apaisement.

Un chien grogne quand on veut le descendre du canapé car il est dominant.
Plus simplement, il informe qu’on le dérange : tout individu, animal humain ou non humain fait de même, à sa manière.
L’humain râle, le chat crache, le chien grogne. Rien de nouveau.

Un chien se précipite vers la porte au moment de la promenade pour passer le premier et ainsi affirmer sa dominance.
Plus surement, il a attendu des heures entières, son propriétaire lui a fait voir sa laisse, il est tout excité, il a quatre pattes, beaucoup d’énergie, peut-être envie d’éliminer : il fonce. Rien d'extraordinaire.

Un chien fixe son propriétaire dans les yeux pour le dominer.
Si le propriétaire voit qu’il est fixé, c’est qu’il le fixe aussi ; dans ce cas qui fixe l’autre, qui domine l’autre ?

Un chien veut monter sur un fauteuil pour prendre la place de son maître, le dominant en titre.
Rien ne vaut une place confortable, imprégnée de l’odeur de son propriétaire. Où est le problème ?

Un chien veut être en hauteur pour dominer.
Comment font donc les chiens/les loups en plaine ou en savane ?
Par ailleurs les prédateurs n'ont pas de guetteurs, ils chassent : seules les proies potentielles en ont.

Un chien se met sur le dos pour se soumettre à son dominant.
Il s’agit en fait d'une posture rituelle d’apaisement, simplement destinée à calmer ce qu’il peut percevoir de tension dans la situation.

Un chien se couche dans le passage pour marquer sa dominance.
Plus simplement, il sait qu’à cet endroit, son propriétaire le remarquera.

Un chien doit manger après ses propriétaires pour qu’il sache qu’il n’est pas le dominant.
Dans la nature, le loup dominant mange en premier parce que c’est sur lui que repose la sécurité de la meute : il doit donc être le mieux nourri pour assurer ses charges et pouvoir se reproduire.
Les humains ont pris cette habitude car, historiquement parlant, les chiens étaient nourris avec les restes de table, donc après les humains.

Un chien obéit à son maître parce que celui-ci le domine.
Le chien obéit à son maître parce qu’il est opportuniste et raisonne par association : en obéissant il a appris qu’il en retirera quelque chose de positif, alors il le fait. Tout simplement.

Nettement plus horrifique : le dominant d’une meute est dans l’obligation de saillir une femelle en œstrus, sinon cela signifie qu’il renonce à sa position.
Ayons une pensée pour les propriétaires de chiennes.

Si hiérarchie il y a, elle n’est que dans la vision de l’Homme
, et il ne lui vient pas à l’idée de ne pas se trouver à son sommet.
Dans la pratique, on peut toujours résoudre une problématique relationnelle homme/chien sans jamais utiliser le modèle de relation hiérarchique.

Résumons.
La hiérarchie canine intraspécifique existe, mais elle est mouvante car elle dépend des individus en présence et des situations.
La hiérarchie interspécifique n’existe pas.
La relation homme/chien est une relation commensale entre un animal qui contrôle les ressources et un autre animal, captif et opportuniste.

Jean LESSARD (« La Terre a toujours été ronde, c’est notre façon de la voir qui a changé ») et Boris CYRULNIK (« Jusqu’à récemment, les humains voyaient l’univers avec leurs idées plutôt qu’avec leurs yeux ») l’ont bien exprimé : nous, humains, avons les facultés intellectuelles nécessaires pour pouvoir changer notre vision du monde et ainsi évoluer, nous améliorer, nous corriger.
Nous pouvons, nous devons profiter de ces facultés.
Il suffit d’en avoir la force de caractère ... et de le vouloir.

Le propriétaire d’un chien se doit d’être un leader, un protecteur, un responsable, une figure emblématique à laquelle le chien ne peut qu’adhérer ; en aucun cas un dictateur ou pire, un tortionnaire.

Son engagement est de pourvoir à tous les besoins du chien.
C’est une grande responsabilité, une lourde tâche, un immense pouvoir.
Il doit s’en montrer digne.
Pour le chien.
Et pour lui-même.


© Laurent Meltzer, Cynologiste®, Esprit de Chien


Dernière édition par Enjolilou le Mar 3 Mar - 16:39, édité 1 fois
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Message par Enjolilou Mar 3 Mar - 16:38

Les idées reçues reprises point par point :

• Le chien descend du loup. Il agit et réagit donc comme un loup.
Le chien actuel descend effectivement du loup ancestral, comme le loup actuel, mais il en est séparé par 135.000 ans d’évolutions et d’adaptations (voir l’article 14.000 ans).
Plus étonnant que tout, et fondé sur de mauvaises interprétations originelles, pourtant aujourd’hui totalement invalidées par l’ensemble du monde scientifique, les idées continuent à perdurer sur l’équivalence chien-loup, entraînant de nombreux éducateurs à appliquer des méthodes pour le moins ... musclées.

Tous les scientifiques et professionnels compétents du monde canin, Franck Beach, Claude Béata, Jacinthe Bouchard, Marc Bekoff, Ray et Lorna Coppinger, Nicolas Cornier, Charles Danten, Joël Dehasse, Jean-Pierre Digard, Ian Dunbar, Barry Eaton, Jean Lessard, Françoise Martin, David Mech, Alexandra Horowitz, Turid Rugaas, les membres de l’Association of Pet Dog Trainers (APDT), du Mouvement Français des Éducateurs de Chiens de Compagnie (MFEC), du Centre Of Applied Pet Ethology (COAPE), et la liste n’est pas complète, réfutent TOUS les notions de meute interspécifique, de hiérarchie chez les chiens domestiques, et de dominance.

Ces scientifiques, ces chercheurs, ces professionnels du monde canin, sont des autorités en la matière.
Ils ne peuvent pas tous se tromper, ni surtout se tromper en même temps.
Nier les résultats de leurs travaux et de leurs expériences est un non-sens ... et un crime envers nos chiens !

La mauvaise volonté de certains professionnels du monde canin pour sciemment éviter d’évoluer avec les découvertes scientifiques est lamentable !

LE CHIEN DOMESTIQUE N’EST PAS UN LOUP
LE CHIEN DOMESTIQUE NE VIT PAS EN MEUTE
LA HIÉRARCHIE NE PEUT EXISTER SANS MEUTE
LA DOMINANCE NE PEUT EXISTER SANS HIÉRARCHIE



« La violence est le dernier refuge de l’incompétence. »
Gandhi, repris par Isaac Asimov


Comparer un chien à un loup revient à nous comparer nous-même aux gorilles.
Ce serait ridicule si ce n’était pas si dramatique.
Dont acte.


• Mon chien considère que nous formons avec lui une « meute ».
Esprit de Chien vous répondra par une autre question : avez-vous déjà constaté, dans la nature, une « meute » constituée d’individus d’espèces différentes ?
Une « meute » dont les individus ne peuvent pas communiquer entre eux, n’ont pas les mêmes besoins physiologiques ni psychologiques, ne vivent pas naturellement dans le même biotope et, évidemment, ne sont pas interfécondables ?
Si c’est le cas, il est urgent d’appeler le Guinness Book !

• C’est moi qui doit être le « Chef de meute ».

Non.
Axiome 1 : Une « meute » de canidés existe uniquement pour les besoins de coordination des actions de chasse.
Axiome 2 : Chasser à plusieurs un rongeur n’a pas de sens : cette coordination n’a d’intérêt que pour le gros gibier.
Si, avec votre chien, vous chassez le gros gibier, que vous l’attaquez à mains nues, que vous le tuez au corps-à-corps et que vous le mangez sur place, cru et en commençant par les entrailles afin de profiter des éléments végétaux nécessaires à votre survie, alors oui, effectivement, vous devez être le « Chef de meute ».
Mais est-ce vraiment ce que vous faites ... ?

• Je dois coucher mon chien sur le dos pour lui démontrer que c’est moi le « Chef de meute ».
Si vous avez trop de doigts, pourquoi pas ?
Pour un chien, être couché de force sur le dos équivaut à une volonté de le tuer.
Il réagira alors en conséquence, avec toute la force de son désespoir ... et de ses mâchoires !

• Mon chien est un dominant / un soumis.
Tout dépend de la manière dont vous entendez ces qualificatifs.
Si, par « dominant » ou « soumis », vous entendez que votre chien est plutôt du genre « forte tête/volontaire/aimant à diriger les jeux » ou plutôt « effacé/timide/préfère suivre que d’être meneur », alors effectivement, votre chien peut parfaitement avoir cette individualité qui fait de lui un être plutôt « meneur » ou plutôt « suiveur ».
C’est le lot de tous les êtres vivants sur cette planète : chaque individu de chaque espèce, y compris l’espèce humaine, possède sa personnalité propre.
Si par contre, par « dominant » ou « soumis », vous entendez ces termes dans le sens de la meute et de la hiérarchie qui y règne, alors vous vous trompez.

• Mon chien est dominateur.
Rions ensemble.
Le terme « dominateur » est réservé aux relations sadomasochistes.
Hi hi !

• Mais s’il met ses pattes sur mes épaules, c’est bien qu’il veut me dominer, non ?
Et la tendresse, bordel ?

• Mon chien se couche souvent sur les seuils de porte : il veut ainsi contrôler mes déplacements.
Non.
Si votre chien se couche sur les seuils de porte, c’est tout simplement parce qu’il a constaté qu’à ces endroits précis, il va pouvoir attirer votre attention.
C’est tout.
(voir le « Canon de Morgan » cité à la page Avant-propos aux Questions / Réponses).

• Mon chien peut-il dormir dans ma chambre / sur mon lit ?
Et qui donc aurait le droit de vous juger dans votre foyer ?
Vous êtes unique, votre chien est unique, votre foyer est unique, les relations que vous entretenez avec votre chien sont uniques.
Tant que votre animal ne pose pas de problèmes à la société, nul n’a le droit de porter un jugement sur vous, votre animal, ni ce que vous lui autorisez ou lui interdisez.
La réponse est donc : faites comme bon vous semble, à partir du moment où cela apporte de bons moments à chacun des protagonistes.

• Il faut retirer la gamelle de mon chien après la lui avoir donnée.

Vous allez uniquement lui démontrer qu’il ne peut avoir aucune confiance en vous.
Vous constaterez d’ailleurs, dès le repas suivant, qu’il vous « regarde du coin de l’oeil » et se dépêche de finir son repas ... de peur que vous le lui repreniez !
Si vous souhaitiez instaurer un climat de confiance entre vous, c’est méchamment raté.

• Mon chien doit manger après moi.
Non.
Cette croyance (totalement surannée) vient du fait que, historiquement parlant, les chiens étaient nourris avec les restes de table, donc après les humains.
En fait, un chien ne peut que très difficilement faire le lien entre son repas, pris à-même le sol, dans une gamelle et composée de croquettes, et votre propre repas, pris assis à table, avec vaisselle, serviette et couverts, et composé de nourriture ménagère.
Il n’y a donc absolument aucun inconvénient à ce que votre chien mange avant, pendant ou après vous.

• Oui mais ... mon chien réclame à table quand je mange !
Logique.
Il a une truffe infaillible, il est très motivé et ... peut-être sait-il que, s’il insiste suffisamment, il obtiendra peut-être un relief quelconque de votre repas.
Qu’en pensez-vous ?

• Oui mais ... dans une meute de loups, le loup « Dominant » (« alpha ») mange avant les autres !

Bon ... Reprenons :
1- un chien n’est pas un loup (bis repetita placent),
2- le loup « alpha » ne mange pas avant les autres par la force : ce sont les autres loups qui le laissent se nourrir en premier,
3- et cela parce que le loup « alpha » a la responsabilité de la sécurité de la meute et que, pour pouvoir assumer cette responsabilité, il doit être dans la meilleure forme possible, donc le mieux nourri.
Simple ... et d’une logique implacable !

• Et puis, mon chien grogne quand je veux le faire descendre de mon fauteuil : c’est bien qu’il veut prendre la place du Chef, non ?
Absolument pas.
Chez le chien, le grognement est une communication qui peut avoir plusieurs sens en fonction du contexte.
Dans le cas présent, il s’agit d’un avertissement (« Distanciation ») qui indique clairement : « C’est moi qui y suis le premier, ne t’approche pas, je ne suis pas sûr de tes intentions ! »
Votre chien a trouvé un endroit agréable, moelleux, imprégné de votre odeur, et a réussi à l’investir.
Maintenant qu’il y est, il veut y rester et vous signifie qu’il n’a aucune envie d’en être délogé.
Ne feriez-vous pas de même dans des circonstances analogues ?

• Je ne veux pas que mon chien me grogne dessus ! Il doit me respecter ! Alors, quand il grogne, je le corrige ! C’est normal, non ?
Non. C’est juste dangereux.
En grognant, votre chien vous avertit qu’il se sent mal à l’aise dans la situation en cours, qu’il a peur de ce que vous pourriez faire.
Le battre pour cela amènera votre chien à ne plus grogner, c’est vrai, mais pour deux mauvaises raisons : 1- grogner ne servira plus à rien puisque vous ne répondez pas à son avertissement, 2- cela lui apporte un désagrément important, à savoir être corrigé.
Ainsi, votre chien va effectivement arrêter de grogner, ce qui signifie qu’il va cesser de vous avertir quand il se sentira en stress par rapport à vous.
Vous venez tout bonnement de fabriquer un chien potentiellement dangereux pour vous, qui ne manifestera plus rien (à quoi bon, cela ne sert à rien !) avant de réagir de manière instinctuelle vis-à-vis de vous, s’il estime que son intégrité physique peut être en jeu.


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